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15 février 2008

Un peu de off sur un grand OFF

Un off sur le OFF, mais de quoi qu'elle cause la dame? Rassurez vous, je vais tout vous expliquer (enfin presque). Pas de billet depuis la fin de la semaine dernière, normal car je me suis transportée à Deauville pour le 3ème festival OFF (pour Omnivore Food Festival).

Il s'agit d'un festival qui se tient sur 2 jours (3 l'an prochain avec un peu de chance) et qui réunit les amoureux de la cuisine et du vin autour de 2 espaces principaux: le Dive (110 vignerons "naturels" font déguster et partagent leur passion) et le OFF à proprement parler (20 démo de chefs et 4 cafés confidences)

L'esprit se retrouve très clairement dans les 2 guides omnivore (200 jeunes tables et 100% vin) qui paraissent à l'automne: on sort des sentiers battus, on découvre autre chose, on s'interroge, on se rencontre...

Pas de photos de ces 2 jours passés à cotoyer les plus grands chefs au monde, à les écouter parler de leur cuisine, de leur vécu, de leurs attentes.
Tout simplement pas envie de passer ces heures derrière l'objectif d'un appareil. Envie de profiter pleinement de ces instants. Et envie une fois de retour sur terre de partager cela avec des amateurs, des passionnés, ces deux jours furent passionnants au delà de mes attentes.

Merci à Luc Dubanchet et toute l'équipe pour l'organisation qui était vraiment bien ficelée (pensez simplement au moulin à poivre et à la poubelle de cuisine pour l'année prochaine). Merci aux intervenants (chefs et adjoints) pour leurs démonstrations, leurs explications, leur passion. Merci à Sébastien pour son rôle d'animateur et plus encore.

Que retenir de ces deux jours? Tellement de choses qu'il est difficile d'en faire une liste. Voici donc la plaquette format PDF pour voir le planning entier, en attendant le DVD qui devrait arriver d'ici quelques semaines.

plaquette_off_2008

Et quand même quelques petites choses

  • D'abord un point commun entre tous ces chefs, outre leur passion bien entendu: le respect du produit, qu'il soit noble ou pas d'ailleurs, à travers deux idées fixes: perfection des cuissons et perfection des assaisonnements. Benjamin Toursel par exemple (Auberge du Prieuré à Moirax) fait à peine chauffer ses noix de saint-jacques dans un beurre aromatisé gingembre ciboulette pour mieux les sublimer. Olivier Nasti (Le Chambard à Kaysersberg) a proposé une "ôde" au cochon et au gras absolument étonnante: l'art de proposer en amuse bouche un assortiment de différents "gras" à tartiner pour s'ouvrir l'apétit.

  • Ensuite un soucis en particulier chez les jeunes de préserver l'environnement, ce qui passe par le refus de mettre à la carte des poissons en voie d'extinction, mais aussi le travail avec des produits locaux, le choix des producteurs... Cedric Denaux par exemple (L et Lui à St paul Trois Chateaux) travaille les légumes que fait pousser son épouse et a proposé un bouillon de racines du jardin plein de poésie. Difficile de ne pas être subjuguée par ces chefs qui sont dans des régions difficiles (températures extrèmes par exemple) et qui à partir de rien ou presque font des merveilles (Tomaz Kavcic en Slovénie, qui a axé toute sa démonstration sur le sel sans lequel la vie n'existerait pas: profond attachement à la nature, à l'eau, au torrent; mais aussi le danois rené Redzepi qui travaille les légumes d'hiver de l'entrée au dessert).

  • Enfin une formidable envie de partir découvrir les "jeunes" chefs qui ont fait des démonstrations époustouflantes la plupart du temps. Je pense à Seiji Yamamoto (Ruygin à Tokyo) et son incroyable "Château Ruygin 1970" (simulation d'une bouteille de vin avec un potage aux palourdes, versée sur des langues d'oursin et fermée par un bouchon de salsifis: j'attends avec impatience la vidéo). Je n'oublie pas Nuno Mendes, portugais expatrié à Londres (Bacchus). Je passerai sur Jean-François Piège car j'ai eu la chance de goûter sa cuisine sublime en septembre dernier. Une petite virée à New York s'imposera pour tester la cuisine détonnante de David Chang (Momofuku) et un détour par Sienne (ville que j'adore ça tombe bien) pour découvrir le merveilleux écrin du Il Canto de Paolo Lopriore avant de retourner à Barcelone pour une Alkimia avec Jordi Vila.

Séquences émotion aussi avec tout d'abord Philippe Hardy et son épouse Nadia, qui osent au fin fond de la Manche (Le Macaret à Heugueville-sur-Sienne) proposer un dessert extravagant et en musique, qui tient presque plus sur certains aspects de la performance physique que de la cuisine. Dérangeant pour certains, sans doute très féminin dans la démarche d'associer ainsi les arts.

Un Pierre Gagnaire assagi ensuite, que j'ai découvert dissertant avec recul sur l'évolution de la cuisine, sa carrière, ses erreurs. Intense moment que de voir ainsi cet immense chef se livrer de la sorte.

Un père et un fils enfin: Michel et Sébastien Bras, dans l'évocation de leurs souvenirs, de leurs rapports, de leur vision de la cuisine et du monde.

J'en oublie bien sur, comme l'odeur hallucinante du homard de Gérald Passédat s'élevant dans l'amphitéatre malgré la distance, comme la bouche pulpeuse créée par Christophe Michalak qui a une nouvelle fois fait parler son talent et sa gentillesse, comme les démonstrations ou les cafés confiances auxquels je n'ai pas assisté (Pascal Barbot, Massimiliano Alajmo, le "boy's band" des casseroles Gelinaz...), comme enfin Thierry Marx qui m'a totalement perdue avec son navet ...

Une petite photo pour finir quand même avec un souvenir bien "physique": les chefs ayant fait des démonstrations ont été invités sur le stand Villeroy et Boch à peindre une assiette selon leur envie et 20 personnes ont été tirées au sort parmi les 3000 festivaliers pour emporter ainsi un souvenir de chef (le nom des chefs était marqué sur une étiquette au dos de l'assiette pour ne pas être influencé dans son choix). J'ai eu la chance de faire partie des gagnants et mon choix s'est porté sur cette petite merveille... signée comme vous l'avez deviné par Pascal Barbot !!

assiette_pascal_b

Pour encore plus de détails, ça se passe chez P'tit pois et encore chez P'tit pois.

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Commentaires
P
Bon, je vois que tu as la grande forme! C'est bien à partir de ce festival qu'est ensuite édité je ne sais plus quel guide, genre "les nouveaux chefs"? Si oui, je l'aime bien ce guide!<br /> <br /> PB, çà aurait pu être Paul Bocuse (ou Pierre Bourdieu pour citer l'idole d'Anaïk ;-))
D
Pas d'bol cette année pas possible d'y aller mais si l'année prochaine il te reste un peu de place dans tes valises, je suis pliable et voyage volontier dans le coffre d'une voiture ! Enfin c'est pas obligatoire non plus !
P
Je serai au rdv demain. Moi qui adore le moderne, je suis séduite par cette assiette signée Pascal Barbot.
V
Il y en a plus d'unes, dont moi qui aurait aimé être à ta place. Tes impressions me feront rêver jusqu'au prochain festival.
M
Super intéressant et tu as très bien retranscris l'esprit de ce "festival" merci Débo !
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